Un apprenti facteur a été placé en garde à vue pour abus de confiance, après avoir délibérément omis de distribuer 13 000 lettres, cumulées sur une durée d'un an. En plus d'avoir été suspendu, l'employé sera bientôt licencié pour faute grave.
Factures, relances, courriers publicitaires ou cartes postales... De nombreux plis ne sont pas arrivés à leurs destinataires dans L’Isle-d’Abeau, dans l'Isère, en raison de la négligence de cet employé. Selon le Dauphiné Libéré, le pot aux roses a été découvert lors d'une perquisition au domicile du facteur, suite à une alerte lancée par sa campagne. La jeune femme avait contacté la gendarmerie pour leur annoncer que son conjoint possédait un katana.
Les gendarmes se sont alors rendus au domicile pour procéder à une fouille, et c'est là qu'ils ont retrouvé des amas de lettres dans le garage, entre des outils de jardinage. Certains paquets étaient encore ficelés et d'autres éparpillés par terre. Selon la gendarmerie, un total de 13 000 plis non envoyé ont été recensés. Au moment de cette découverte, le facteur travaillait depuis 1 an à la poste et était détenteur d'un CDI.
Cette faute a conduit à la suspension immédiate du facteur apprenti, qui devra comparaître devant le tribunal judiciaire de Vienne en 2025 pour abus de confiance. En ce qui concerne les lettres non envoyées, elles seront toutes redistribuées avec un mot d'excuse, qui servira de justificatif aux destinataires pour leurs factures impayées. De nombreux habitants de la région s'étaient inquiétés de ne pas recevoir leurs factures au cours de cette période, ainsi que leurs bulletins d'impôt ou quittances de loyer.
Difficultés à terminer ses tournées journalières
Accusé d'abus de confiance, le facteur n'a pas tenté de nier les faits. Il a justifié son oubli par son incapacité à livrer l'ensemble de son quota journalier dans les temps. Une situation qui a duré pendant 8 mois, selon ses déclarations. À force de remettre chaque jour la livraison des courriers au lendemain, des piles de lettres se sont rapidement accumulées dans son garage.
Selon l'enquête de la gendarmerie, le facteur prenait toujours congé avant ses collègues, qui sont pourtant plus expérimentés et plus anciens dans le domaine. Il confie, d'autre part, qu'il n'a pas souhaité avertir son employeur de la situation, par peur de ne pas obtenir sa titularisation. En plus de sa suspension, qui a pris effet immédiatement après la terrible découverte, le facteur risque jusqu'à 3 ans d'emprisonnement, ainsi qu'une amende de 45 000 euros.