En France, le nombre d'auto-entrepreneurs avoisine les 3 millions. Un nombre important dont une bonne partie va voir ses revenus baisser à partir du mois prochain. Pour cause, les cotisations et contributions de certains de ces travailleurs connaissent du changement.
Le 30 mai, un décret modifiant officiellement les taux globaux de cotisations et contributions de nombreux travailleurs indépendants a été publié. La catégorie concernée par ce changement regroupe les auto-entrepreneurs libéraux.
Pour comprendre ce changement, il est d'abord nécessaire de rappeler que, précédemment, cette catégorie de travailleurs cotisait à hauteur de 21 % de leur chiffre d'affaires annuel. Ces cotisations couvraient les prestations liées à l'invalidité, à la maladie et à la retraite de base. Cependant, la pension complémentaire n'était pas incluse.
Justement, le nouveau décret vient acter une augmentation des cotisations des entrepreneurs libéraux pour leur permettre de cotiser pour une retraite complémentaire. Mais avec un taux global de cotisations qui augmente, les revenus réels de ces travailleurs vont baisser.
S'agissant de cette hausse des cotisations, elle dépend du régime auquel le microentrepreneur libéral dépend. Dans le détail, ceux rattachés au régime général de la Sécurité sociale vont voir leur taux global de cotisations passer à 23,1 % au 1ᵉʳ juillet prochain, puis atteindre 24,6 % en 2025 et enfin 26,1 % en 2026.
Quant aux auto-entrepreneurs libéraux affiliés à la Cipav, le taux global de cotisations passera de 21,20 % à 23,20 % à partir du 1ᵉʳ juillet prochain. Pour ceux rattachés aux BIC (Bénéfices industriels et commerciaux), ils ne sont pas touchés par cette nouvelle réglementation.
Au total, 600 000 travailleurs affiliés au régime général et 200 000 rattachés à la Cipav vont donc voir leurs cotisations augmenter (et donc leurs revenus réels baisser) à partir du mois de juillet.
L'Union des auto-entrepreneurs monte au créneau pour dénoncer la baisse des revenus
« Cette augmentation du taux de cotisations sociales, même étalée sur deux années, n’est pas acceptable, et d’autant moins que les droits associés à cette augmentation sont inconnus et incalculables. Cette augmentation brutale correspond à une hausse à l’aveugle et la discussion doit se rouvrir rapidement sur ce sujet », estime l'Union des auto-entrepreneurs.
D'après une estimation réalisée par la Fédération nationale des auto-entrepreneurs, avec une cotisation dont le taux global atteint les 26 %, un auto-entrepreneur libéral aurait droit à une retraite complémentaire d'un montant de 75 euros par mois. De l'autre côté, la cotisation supplémentaire représenterait environ 500 euros par an.
Avec une telle augmentation, les revenus des travailleurs concernés vont donc être fortement lésés. Pour cela, L'Union des auto-entrepreneurs appelle à la reprise des pourparlers concernant ce sujet.